Actualité Juridique
Le sursis à l'exécution des sanctions décidées contre le Mali doit être ordonné dès lors qu'en raison du caractère immédiat de celles-ci, leur application entraînerait des conséquences difficilement réparables au regard de l'impact social et économique
En date du 09 Janvier 2022, la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UEMOA adoptait des sanctions politiques, économiques et financières contre l’Etat du Mali, notamment la suspension du Mali des organes et institutions de l'UEMOA, la suspension des concours financiers en faveur du Mali par les institutions de financement de l'UEMOA. Le Mali introduisait par la suite un recours en annulation devant la Cour de Justice de l'UEMOA avant de saisir le Président de ladite Cour d'une requête aux fins de sursis à exécution de la décision contestée. L'ordonnance du 24 mars 2022 prise par le Président de la Cour rappelle qu'en application des dispositions de l’article 72 alinéa 1 du Règlement de procédure de la Cour, la décision ordonnant des mesures provisoires est subordonnée à l'existence des circonstances de nature à établir l'urgence. Elle ajoute que le caractère urgent d'une demande de mesures provisoires doit s'apprécier par rapport à la nécessité de statuer provisoirement afin d'éviter qu'un préjudice grave et irréparable ne soit occasionné à la partie qui sollicite les mesures provisoires. L'ordonnance constate ensuite que les sanctions prises contre le Mali sont caractérisées par une application immédiate et, dès lors, elle conclut que les arguments exposés par l'État du Mali sur les conséquences de l'exécution des sanctions prononcées à son encontre sont pertinents et fondés dans la mesure où cette application risque d'entrainer des conséquences difficilement réparables au regard de l'impact social, économique et financier. Par ailleurs, l'ordonnance retient que les moyens énoncés par l'État du Mali paraissent sérieux compte tenu de l'importance de la décision à venir sur le fond du litige qui pose un problème d'appréciation de légalité d'un acte pris par la Haute Autorité de l'UEMOA, d'une part, et des conséquences de cet acte sur le fonctionnement d'un État membre et la stabilité de l'Union avec les objectifs d'union de droit, d'autre part. À la lumière de cette analyse, l'ordonnance retient que l'urgence et le motif sérieux sont établis pour surseoir à l'exécution des sanctions décidées contre le Mali.
CJ-UEMOA, , no 06/2022/CJ du 24 Mars 2022
Décision attaquée : Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UEMOA portant adoption des sanctions politiques, économiques et financières contre l’Etat du Mali du 09 janvier 2022
Texte de loi appliqué : Article 72 Règlement de procédures de la Cour de Justice de l’UEMOA
Voir aussi

Si l’expertise de gestion sollicitée porte sur des actes précis posés par le dirigeant social et que l’associé qui en fait la demande représente plus des 1/10e du capital social, le juge des référés fera droit à la demande soumise à cette fin
Le Tribunal de Commerce de Niamey s’est prononcé en matière d’expertise de gestion dans son ordonnance n° 22 rendue le 12 février 2024. En l’espèce, l...

Le tiers qui prétend avoir subi un préjudice du fait de la radiation de la société avec laquelle il était en relation d’affaire ne peut engager la responsabilité civile du gérant que s’il parvient à établir une faute personnelle étrangère à ses fonctions
Le Tribunal de Commerce de Niamey s’est prononcé en matière de responsabilité civile du gérant d’une SARL dans son jugement n° 12 rendu le 16 janvier 2024. ...

La banque n’a pas la qualité de tiers saisi si le solde du compte saisi est débiteur, et si le débiteur avait cédé à la banque, la propriété sur les fonds logés dans son second compte à titre de garantie de remboursement du découvert à lui consenti
Dans son arrêt n°545/2024 du 06 juin 2024, la Cour d’Appel de Commerce d’Abidjan doit statuer sur la qualité de tiers saisi d’une banque afin de déterminer si...

La simple apposition par le tiers saisi, de son cachet sur l’acte de saisie ne saurait en aucun cas justifier de sa propriété sur les biens saisis de sorte que sa demande en distraction sera déclarée irrecevable
La Cour d’appel de Commerce d’Abidjan a rendu l’arrêt n°338/2024 du 04/04/2024 en matière de contentieux de l’exécution. En l’espèce, le ti...
La Présidente Directrice Générale n’ayant convoqué aucune AG à la suite de la clôture des deux derniers exercices, le juge des référés ordonnera la convocation d’une AG afin d’examiner lesdits exercices
Le juge des référés du Tribunal de Commerce d’Abidjan a rendu le 19 février 2024, l’ordonnance n° 266 dans laquelle il s’est prononcé en mati&e...
0 commentaire(s)